La nouvelle promotion est rentrée le 3 novembre dernier. Ouest France par la plume de Michel Godin s'en est fait l'écho
Huit apprentis s'apprêtent à suivre une formation en Loire-Atlantique. Le métier fait toujours rêver, même les années sans sel...
Ils étaient trente, cette année encore, à postuler pour produire et vivre du sel. À la clef, une formation pour huit nouveaux paludiers. La chambre d'agriculture et les syndicats de paludiers ont
attribué cinq places à la coopérative des Salines de Guérande, deux à l'île de Noirmoutier et une à Oléron.
« De six élèves l'an dernier, on est passé à huit cette année. Rien que des hommes, regrette Emmanuel
Deniaud, formateur et paludier. Le profil des nouveaux élèves, âgés de 21 à 52 ans, est toujours aussi varié. Cette année, on a un prof de fac,
quelques agriculteurs... Il y a toujours du brassage dans la profession. C'est l'un des côtés sympas du métier. »
Une aide à l'installation
La formation débute en novembre et s'étale sur dix mois. Elle est dispensée en grande partie à La Turballe (Loire-Atlantique) et finalisée par deux mois de production sur le terrain. Chaque stagiaire expérimente aux beaux jours une saline d'une dizaine d'oeillets, mise à disposition par son maître de stage.
La nouveauté, cette année, concerne un tronc commun de matières dispensées à Nantes avec les autres métiers de l'agriculture. L'option saliculture permet de développer des connaissances en climatologie locale, chimie du sel, écosystème des marais, faune et flore...
Julien Mano, 27 ans, originaire de Couëron, près de Nantes, était le plus jeune de sa promotion l'an dernier. La météo exécrable durant cette saison n'a pas
facilité sa mise en route. « Je n'ai travaillé que six jours, début juillet, pour une récolte symbolique. C'est difficile d'apprendre dans ces
conditions. J'ai les bases, il me reste pas mal de choses à valider. »
Le diplôme en poche, Julien pense maintenant à son installation. Il peut prétendre à une aide financière bien utile, car les premières années sont difficiles. Le lieu dépendra des mouvements dans le marais guérandais. « Au départ, on commence par quelques salines dispersées, puis on essaye de les regrouper. Il en faut une cinquantaine pour vivre dignement. »
« En attendant la belle saison, j'ai intégré une équipe de chantiers collectifs afin de remettre en état des salines cet hiver. »
L'un des atouts de la formation repose sur le compagnonnage. Durant la formation, mais aussi pour l'aide à l'installation. Julien peut ainsi compter sur les
conseils de son maître de stage. « La formation est essentielle pour se faire une place dans ce milieu fermé. C'est la bonne porte, même si on ne
peut prétendre devenir paludier en un an. »
Michel GODIN.